Veillée de prière pour le pape François
- jeunes vb
- 7 mai
- 3 min de lecture
Une Église en communion, une jeunesse en marche

Je suis très heureux d’avoir pu participer à la soirée de prière organisée par la Pastorale des jeunes de Bruxelles, le vendredi 25 avril à la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule. Cette initiative m’a profondément touché, car elle témoigne d’une Église vivante, attentive à ses jeunes et soucieuse de les inclure pleinement dans les moments essentiels de son histoire. En nous réunissant pour prier en communion avec l’Église universelle, nous avons vécu une véritable expérience ecclésiale, à la fois spirituelle et fraternelle.
Dans de nombreux diocèses du monde, ainsi que dans des communautés religieuses, ce temps de prière a été l’occasion d’accompagner le deuil de toute l’Église après le décès du pape François. Ce moment n’était pas seulement destiné à prier pour le Saint-Père défunt, mais à affirmer que l’Église, comme Corps du Christ, vit et souffre ensemble. Chaque membre – qu’il soit laïc ou consacré, jeune ou âgé – est appelé à porter, dans la communion, les joies et les douleurs du Peuple de Dieu.
D’un point de vue ecclésiologique, cette veillée fut une belle expression de la synodalité. Elle a montré que l’Église ne se résume pas à une structure hiérarchique : elle est une communion vivante, un peuple en marche. La mort d’un pape n’est pas un évènement réservé aux cardinaux ou aux clercs, mais un appel à l’unité de tous. Le pape François, plus que tout autre, a su ouvrir le cœur de l’Église aux jeunes, les plaçant au centre de sa mission et les appelant à être des protagonistes du présent et non de simples spectateurs du passé.

La veillée elle-même fut profondément marquante. Nous avons adoré le Saint-Sacrement – cœur battant de l’Église – dans un silence habité, ponctué de chants méditatifs, de lectures bibliques et de passages choisis de Christus Vivit, cette lettre que le pape François avait adressée aux jeunes pour leur dire : « Le Christ est vivant et il te veut vivant. » Ces paroles ont pris une résonance particulière en ce temps de deuil, comme un écho d’espérance plus fort que la mort.
Des gestes concrets, porteurs de sens, ont rythmé la veillée : chaque jeune s’est avancé devant le Saint-Sacrement et la photo du pape François pour y déposer un cierge allumé. Ces petites flammes, fragiles et pourtant puissantes, symbolisaient cette lumière que le pape nous a invitée à porter dans les ténèbres du monde. Une lumière d’espérance, de foi vivante, de cheminement. C’était notre façon de dire merci: merci au Christ vivant dans l’Eucharistie, et merci pour ce pasteur humble et fidèle que Dieu nous a donné.
Les chants, les prières sincères, les larmes discrètes, les paroles de gratitude et les adieux chargés d’émotion ont révélé combien le lien entre le cœur des jeunes et celui du pape François était profond. Mais cette veillée ne fut pas un aboutissement : elle fut aussi un envoi. Dans un dernier geste prophétique, chaque jeune a tiré au sort le nom d’un cardinal qui participera au conclave, s’engageant à prier pour lui, afin que l’Esprit Saint guide l’Église vers son prochain pasteur. Ce simple acte rappelle que nous ne sommes pas des spectateurs de la vie de l’Église, mais ses bâtisseurs, ses veilleurs, ses intercesseurs.
Ce moment fut un véritable acte d’Église : synodal, spirituel, missionnaire. En cette soirée de prière, nous avons fait corps, unis dans la foi et dans l’espérance. Nous, jeunes de Bruxelles, sommes plus que jamais conscients que l’Église, c’est aussi nous. Nous portons en nous le feu de l’Évangile, et nous voulons continuer à marcher, avec elle et pour elle.

Car l’Église ne meurt pas avec un pape, elle se relève avec son peuple.
Le Christ est vivant, et son Esprit souffle encore.
Et nous, jeunes croyants de l’Église de Bruxelles, enracinés dans la
prière, allumés par l’espérance, debout dans la foi, nous répondons à l’appel.
Oui, nous sommes là. Nous avançons.
Pour bâtir l’Église d’aujourd’hui, pour prier l’Église de demain.
Pour porter la lumière au cœur de ce monde blessé.
Et pour dire, avec toute notre vie :
“Merci, Seigneur, pour ton Église.
Merci pour le pape François.
Et nous voilà, Seigneur. Envoie-nous.”.
Frère Anthony Farah
Religieux Assomptionniste
Woluwe-Saint-Lambert
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